1. Biographie
Considéré comme le romantique pour une vie et une œuvre vécues si intensément et singulièrement à l'extrême, il pousse l'exploration de la mémoire jusqu'aux expériences qui mènent à Baudelaire et Proust et introduit l'investigation de l'inconscient jusqu'à des résultats qui trouveront écho dans la littérature ultérieure, d'abord parmi tous les surréalistes.
Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie (1808-1855), né à Paris d'un médecin militaire, perdit presque aussitôt sa mère. Le père est revenu quand Gérard avait six ans. Ainsi commença l'histoire tourmentée d'une relation faite de malentendus et de rancunes cachées.
Au moment de l'obtention du diplôme (en 1829), il était déjà connu comme poète et publiciste précoce. En 1827, il fait du Faust de Goethe une traduction très appréciée du même auteur et continue à traduire une grande partie de l'allemand.
Il cohabitera plus tard avec un groupe d'amis qui donneront vie à des cénacles marqués par la bohème la plus indisciplinée à Paris.
Plus tard, il a dilapidé le petit capital, hérité de son grand-père, dans des voyages et des journaux qui ont échoué en peu de temps. Lors d'un voyage en Belgique (en 1835) avec son ami Théophile Gautier, apparaissent les premiers troubles psychiques qui le tourmentent toute sa vie.
Les années 1930 sont marquées par une activité frénétique de critique de théâtre et de journaliste et par quelques collaborations infructueuses avec A. Dumas père.
En février 1841, les signes d'un déséquilibre mental croissant devinrent plus évidents. En 1842 paraissent des écrits importants: Les vieilles ballades françaises, Un roman à faire, Jemmy.
En décembre, il part pour un long voyage en Orient. Le saison des chefs-d'œuvre De retour en 1843, il sort les sonnets du Christ aux oliviers, conçus dans la lumière de la maladie. Dès 1846, il commence à pu...