15. Stéphane Mallarmé

1. Biographie 

Né à Paris en 1842, Stéphane Mallarmé perd sa mère alors qu’il n’a que cinq ans. Le père se remarie en 1848 (et a quatre autres enfants) et le jeune Stéphane grandit avec ses grands-parents maternels. Il a perdu sa sœur Maria en 1857 et cette perte a influencé ses premiers écrits romantiques. 

Rêveur et solitaire, il découvre et s’enthousiasme pour Baudelaire en 1861 et commence alors sa carrière de poète.

Après les examens de fin d’études, il partit pour l’Angleterre où il se maria en 1863 à Londres avec la gouvernante allemande Cristina Maria Gerhard. Il commence une carrière de professeur d’anglais et enseigne à Tournon, Besançon (1866) et Avignon (1867) et le soir il se retire dans son bureau pour écrire.

En 1871, Mallarmé est nommé instituteur à Paris. Il sort alors de son isolement, se lie d’amitié avec Manet et Zola, rencontre Verlaine et l’écrivain décadent Villiers de l’Isle-Adam. En plus de l’enseignement, il réalise diverses collaborations:

  • Il collabore avec Parnasse Contemporain et commence un opéra Hérodiade.
  • Il crée un magazine La Dernière Mode en 1874.
  • Il compose L’après-midi d’un faune en 1876
  • Traduit les poèmes d’Edgar Allan Poe de l’anglais.

En 1884, l’essai de Verlaine Les poètes maudits et le roman de Huysmans mettent en lumière le talent de Mallarmé. Son domicile devient un salon littéraire où il reçoit tous les mardis des personnages comme Oscar Wilde et des disciples passionnés comme André Gide, Paul Valéry et Paul Claudel. 

Mallarmé exerce sur eux une influence considérable. Debussy met en musique certains de ses vers.

En 1896, Mallarmé est élu par ses pairs prince des poètes et un an plus tard, son ouvrage le plus original est publié: Un coup de dés n’abolira jamais le hasard. Mallarmé n’aura pas le temps d’élaborer son grand ouvrage dont il rêve depuis longtemps, le livre qui contiendrait toute son expérience poétique.

Il soutient son ami Zola dans l’affaire Dreyfus de 1898, quelques mois avant qu’il ne meure subitement asphyxié dans sa maison de campagne des bords de Seine à Valvins, laissant l’œuvre Hérodiadeinachevée.

2. La pensée de Mallarmé

Mallarmé a été influencé par le parnassisme et par Baudelaire. Il est convaincu que le seul outil qui puisse accéder à l’absolu est la poésie pure, une aventure spirituelle dont le poète est un grand prêtre et la littérature n’a d’autre but que de créer un monde idéal. 

L’écrivain ne doit pas reproduire ce que l’homme sait déjà, il ne doit même pas dire le mystère mais simplement l’évoquer dans un langage poétique, qui n’a rien à voir avec le langage courant. Mallarmé veut:

  • de capter les liens secrets qui unissent les choses entre elles, avec la technique de la suggestion (“ne pas peindre la chose mais l’effet qu’elle produit“);
  • effacer progressivement le réel pour laisser place à l’absolu.

Le texte poétique ne peut donc être ni clair ni linéaire: l’hermétisme est indispensable et crée la structure même du poème. 

La difficulté de la création, le blocage devant la page blanche, devant l’accès au mystère, provoque chez le poète un malaise existentiel profond, le Spleen (dépression, angoisse… le spleen est une forme de malaise existentiel). 

C’est le sujet principal des vers de Mallarmé.

Ses premiers vers (1862-1864) s’inspirent donc des thèmes de Baudelaire. 
Mais la présence de symboles et un lexique prolifique les rendent aussi fascinants que sombres. C’est toujours sous l’impulsion de Baudelaire que Mallarmé élabore la rédaction de sept poèmes en prose en 1864 et traduit Edgar Allan Poe.

L’importance des vers de Mallarmé saute aux yeux de tous ses contemporains. Verlaine et Rimbaud passent pour les initiateurs du mouvement symboliste tandis que Mallarmé est considéré comme le chef d’établissement.

Mallarmé accorde une extrême importance au langage. Ses vers sont pleins de termes rares ou obsolètes qu’il n’emploie généralement pas dans leur sens courant.

3. Un lancer de dés n’abolira jamais l’affaire

Publié en édition pré-originale dans le Magazine Cosmopolis en 1897 sous une forme contrainte par les règles d’un magazine (c’est-à-dire la disposition du texte sur la page simple et non sur la double page).

A roll of the dice devait être publié avec les illustrations d’Odilon Redon mais le projet est resté inachevé à la mort de Mallarmé et l’édition originale n’a été publiée qu’en 1914, sans les illustrations.

Véritable testament spirituel du poète, Un coup de dés n’abolira jamais le hasard (1897) est composé d’une seule et immense phrase qui s’étend sur vingt pages et qui camoufle typographiquement le geste de lancer les dés. 

C’est l’expérience la plus extrême du symbolisme et très probablement de toute la poésie du XXème siècle. Mallarmé crée un objet poétique idéal destiné à traduire, pour les yeux comme pour les oreilles, l’effort de la pensée aux prises avec le désordre universel.

En réalité, depuis 1866, Mallarmé a décidé de créer non seulement un simple recueil de vers comme beaucoup d’autres, mais “Le” livre, une synthèse impersonnelle de tous les livres possibles qui peuvent exprimer la signification du monde, de manière définitive et totale. 

Il n’y parvient pas mais ce projet reste le but ultime de la mission presque surhumaine qu’il attribue à la poésie.

Les dernières lignes d’Un lancer de dés n’abolira jamais le hasard expliquent la relation entre le lancer de dés et la brièveté éblouissante de sa pensée.

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